Artisanat d'art
Cade, buis ou micocoulier : En communion avec la nature, reconnaitre des essences, en apprécier les différences...
C'est lors d'une belle après-midi que j'ai décidé d'en découvrir un peu plus sur les essences de bois et son travail grâce à un atelier organisé par l'Office de Tourisme du Grand Pic Saint-Loup. Animé par Julien Manikian, artiste tourneur sur bois, nous allons découvrir ensemble les secrets du bois et la façon dont nous pouvons le travailler.
C'est parti pour un tour (à bois)...

"C'est un spectacle de voir prendre forme un morceau de bois et être sculpté par un artiste."
Passionnée d’objets fait-main, je me suis initiée pour la première fois au tour à bois à l’occasion des ateliers créatifs de l’Office de tourisme du Grand Pic Saint-Loup : c’est l’opportunité idéale pour apprendre en s’amusant, en comité restreint puisque nous n’étions que 4 apprentis dans une ambiance détendue et enfantine !
Avant de commencer et de démarrer le tour à bois, Julien nous présente les différentes essences de bois que nous aurons à disposition pour créer notre objet avec, pour chacune, une spécificité bien particulière :
- Le Buis, cet arbuste que l'on reconnaît dans les paysages de nos garrigues, nous offre par son bois dur une couleur dorée allant parfois jusqu'au citron. Il met du temps à pousser, mais également à sécher : la plupart du temps, un risque de fissure est possible ! Il continue cependant à être très apprécié pour la fabrication d'objets (flûtes, cochonnet de pétanque...).
- Le Cade, est un bois provenant du genévrier, très courant dans la végétation du Grand Pic Saint-Loup. De couleur brune à tendance rouge dégage une odeur épicée dès lors que l'on le frotte entre nos mains... Son succès repose également sur un passé voué à la santé (cutanée) et à l'assainissement des maisons (anti-mites).
- Le micocoulier, cet arbre au bois très dur produit des fruits ronds et est également très présent dans la région. Robuste, mais souple, son bois a souvent été à l'origine de tressages, de création de cannes, cravaches et palles pour ramer.
C’est lorsque Julien Manikian nous a fait une première démonstration que je me suis ébahie : c’est avec douceur qu’il pose la gouge sur le cade, et lentement nous voyons que la pièce se creuse comme une spirale !
Une odeur se dégage alors du bois qui chauffe, ce qui interpelle les passants curieux qui s’arrêtent regarder !

Nous arrêtons alors la machine qui tournait à vive allure pour apprécier le zébrage fin du bois.
La teinte de ma toupie est claire, tandis que celle du buis est jaune dorée et incroyablement douce une fois poncée.
Le cade m’enchante particulièrement : sa teinte et son veinage sont vraiment éblouissant, son odeur s’étant amoindrie, je me tente à nouveau à l’approcher de mon nez pour sentir l'odeur du bois de ma production.
Je repars avec mon chef-d’œuvre et ravie de mon expérience qui m’encourage encore plus à faire du travail du bois, ma nouvelle passion…

C'est parti pour un tour... de tour à bois
À mon tour dorénavant : Julien m’initie à la tenue de l’outil avant de me laisser m’exercer.
Un peu trop de force pour commencer, je me crispe un peu lorsque je souhaite m’appliquer… Une mauvaise orientation de la gouge fait aussi « crisser » mon bout de micocoulier *oups*
Finalement je termine mon objet avec grande fierté ! Les conseils de mon formateur du jour ont été précieux pour manier l’outil.
